Sur Facebook, je suis tombée sur un très beau post qui m’a conforté dans ma vision de la vie. Une personne décrit une situation qu’elle a vécu lors d’une sortie scolaire avec un des élèves. C’est une maman qui accompagne et encadre un groupe d’élève. La situation avec l’un d’eux ne s’annonce pas facile et pourtant, elle arrive avec beaucoup de bienveillance à la rendre vraiment plus simple …
Alèthéia Hestia (pseudo facebook) nous montre à quel point il est important d’user de sa patience et d’empathie envers les enfants afin de les accompagner dans le respect et les ouvrir au monde. Même lorsqu’il ne s’agit pas de nos enfants, il est possible de faire de belles choses dans le respect de l’autre. Un enfant qui se sent en sécurité physique et morale prendra confiance en l’adulte, confiance en lui et adoptera à son tour un comportement respectueux. Avoir confiance en l’enfant est la base de toute relation entre un enfant et l’adulte. Je vous laisse lire ce témoignange qui m’a mis les larmes aux yeux.
C’est magique la bienveillance, même avec les enfants plus « terribles ».
» Il n’y a pas d’enfants terribles, il n’y a que des adultes qui ne savent pas s’y prendre » (cf : ma maman) et oui, réellement.
Hier, j’étais en sortie scolaire: des 10/11 ans.
Dans mon groupe (j’en avais 9), les maîtresses m’avaient filé les plus difficiles.
Ma fille m’a confirmé qu’ils se faisaient tout le temps engueuler, et un de ceux que j’avais eu en sortie scolaire l’année dernière, était en effet un peu compliqué.
Mais j’avais bien « réussi » à gérer, depuis, il me parle tout le temps, et est super adorable avec moi…
Bref la directrice de l’ecole avait été étonné qu’il soit si cool lors de cette sortie…
Du coup, j’ai récolté les « têtes dures » à la sortie d’hier.
Autant avec le petit de l’année dernière (qu’on appellera Guillaume) ça se passe à merveille… que là, avec le petit (qu’on appellera Noa) j’ai pensé que ça allait être compliqué.
Moqueur au possible, hyper « insolent » (clairement, je voyait bien qu’il se foutait de moi avec ses 2 copains )…
Il est même venu me voir au tout début de la sortie en me disant « c’est vrai que tu n’as jamais pris le tram ? » (je lui ai dis oui), il m’a rétorqué, bien moqueur « hé bien ! C’est rassurant tout ça !!! « ().
Bref, dès que je lui parlais, que je lui demandais quelque chose, vraiment il se foutait clairement de moi.
De ma taille (je suis toute petite), enfin ça se voyait que clairement j’en prenait plein la poire
J’ai gardé le sourire (c’est un titou quoi, il doit avoir l’habitude chez lui qu’on se moque, alors il reproduit, c’est pas sa faute )…
Bref, à un moment donné, je lui dis (en milieu d’aprèm hein, donc toute la matinée, il s’est bien fichu de moi, mais bon, il n’y avait pas de danger, rien alors j’ai laissé faire, tant qu’il ne perturbait pas les autres, rien de dramatique )…
Je le regardais avec un petit sourire du type « il faut bien que jeunesse se passe »…
Bref, dans l’après midi, sur le retour, on était sur les trottoirs en ville et 2 fois je lui ai demandé de marcher bien sur le trottoir à gauche : il faisait de l’équilibre sur le bord, là où le tram passe, donc vraiment clairement il se mettait en danger.
Ça le faisait rire et encore une fois, il se moquait de moi.
Bref la 3ème fois, je l’ai pris par les épaules amicalement et lui ai juste dit :
« écoute, je sais que ça te fait rire de te moquer de moi depuis ce matin , c’est de ton age, et ça ne me dérange pas… par contre, même si tu te moque de moi, et que je te fais beaucoup rire, je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose, tu vois ? Je tiens à toi moi, alors s’il te plait, marche à gauche, bien sur le trottoir, ok ?
Vraiment, Je serait très malheureuse s’il t’arrivait quelque chose, tu es d’accord ? »…
Et je vous jure, mais vraiment… dans son regard, toute lueur de moquerie s’est envolée… il m’a regardé genre:
« Alors toi, tu es vraiment bizarre !!!! C’est vrai ? Tu ne t’énerve pas, Tu ne m’engueule pas ? »
Ma fille m’a dit qu’il passait son temps à être puni et engueulé à l’école, et honnêtement, je comprends quand même hein, ça ne doit pas être facile à gérer un enfant qui passe son temps à se moquer de nous, qui n’écoute rien, semble complètement « intouchable »…
Et là, magie, Il m’a écouté…
… et tout l’après midi (enfin le reste), il est resté à côté de moi, son regard avait complètement changé.
Il avait envie de parler…
Il m’a raconté qu’il faisait de la poterie depuis un an et demi, qu’il était très doué (je n’en doute pas), que c’était son papa qui lui avait transmis cette passion, que sa première poterie c’était une guitare, qu’il aimerait me la montrer…
… que son papa était mort il y a un an d’un cancer du pancréas…
Que ça avait été très dur.
Que sa maman allait très mal.
J’ai été si touchée par sa détresse qu’il cachait pourtant si bien derrière cet air « intouchable ».
Je lui ai tapoté la joue, les cheveux, lui ai dis que j’étais si désolée pour lui.
J’ai été si touchée par sa détresse.
Dessous cette carapace, dessous ce masque: un trésor, un ange, un petit coeur.
Bref, on a pas arrêté de parler, le lien était créé…
Et j’ai plus eu besoin de lui dire quoique ce soit de tout le reste de la journée.
Un peu plus tard en discutant je lui dis « oh tu sais il m’en faut beaucoup pour m’énerver à moi »…
Et là gentiment il me dit « ah oui ! Je vois ça ! »
J’étais heureuse, vraiment.
N’oubliez jamais que derrière un enfant « méchant », il y a toujours un enfant qui souffre. ❤️
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